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CNGE

ALARM Générale

31/01/2006
de Jean Paul Canevet (nov. 2005)

Action pour Libérer l’Avenir Radieux de la Médecine générale (ALARMgénérale)

-  La récente convention qui dévalorise la médecine générale relativement aux spécialités,
-  le résultat que l’on sait pour l’ECN,
-  la création de sous section médecine d’urgence et gynécologie médicale au CNU, et rien pour la MG,
-  le maintien d’enseignants précaires pour la MG...

il serait naïf de ne voir là qu’une malheureuse suite de hasards et il serait un peu paranoïaque de n’y voir que malignité agressive des pouvoirs publics influencés par les lobbys qui nous sont hostiles. Pour décider notre stratégie de résistance, car c’est de cela qu’il s’agit, il ne faut pas faire l’économie d’une réflexion globale sur l’organisation des soins et la protection sociale dans notre pays. Je veux y contribuer ici en vue du congrès.

Les responsables politiques ne sont pas forcément des malveillants(parfois des mal informés ou des incompétents, il est vrai) ; ils ne sont que le produit de l’état d’une société. Et celle-ci est marquée par quelques tendances lourdes que l’on peut repérer dans le domaine de la santé : un comportement de consommateur, une culture du résultat rapide, l’exaltation des réussites technologiques, l’idolâtrie du corps jeune, l’oubli du vieillissement et de la mort, une certaine défiance envers les systèmes collectifs de solidarité... Ces comportements s’accommodent assez bien d’une politique qui, d’une part, souhaite ouvrir une partie du coût des soins au marché, en application du rapport Chadelat de 2003, et qui d’autre part draine les flux d’usagers du soin vers les temples hospitaliers.

Or la médecine générale, peu productrice de valeur ajoutée, se coule mal dans ce schéma : peu d’investissement en matériel, un public modérément solvable, des actes intellectuels modestes, des praticiens disséminés dans le tissu social , des activités de soutien, d’accompagnement, de prévention, difficiles à normaliser.

Le soin de premier recours, de peu d’intérêt pour les investisseurs, et aux résultats opaques pour les économistes, est renvoyé du côté des activités sociales mal reconnues par les média, par les pouvoirs de toutes sortes ...et par les étudiants en médecine. La marginalisation de la discipline trouve ainsi à mon avis son sens.

Résister à cette tendance exige d’élargir notre point de vue pédagogique et scientifique pour sortir de cet étau à mâchoires hospitalière et marchande. Deux pistes parmi d’autres me viennent à l’esprit :

-  dans un contexte de paiement à l’acte devenu obsolète pour valoriser une grande part des fonctions du soin de premier recours, la réflexion sur la rémunération des généralistes permettrait d’avancer vers une conceptualisation de la discipline affranchie des rapports de type marchands avec les usagers.

- un étoffement de la recherche en médecine générale pour produire, encore beaucoup plus qu’aujourd’hui, des connaissances valides sur les champs d’intervention, les procédures et l’efficacité de la discipline, bagage incontournable pour imposer notre reconnaissance